.O.
24/04/2018
Voilà un polar assez curieux puisqu’il s’agit moins d’une enquête policière qu’une enquête sur ce que chacun d’entre nous attend de la justice. Murder et Skully nous disaient bien que la vérité est ailleurs et, pour le coup, la recherche de cette dernière semble le cadet des soucis de tous les protagonistes de ce film : la question du « bonheur » au sens large du terme est par contre assez prégnante : le bonheur des autres, le bonheur pour soit.

Le personnage interprétant l’avocat explique bien qu’il n’est pas nécessaire d’être en empathie avec le client qu’on défend : tout est affaire de stratégie et le seul but est de réussir à éviter la peine de mort.  Que le client soit coupable ou non n'y change rien, que les mobiles du meurtrier varient ne change pas la perception qu'il a de ce dernier et que la volonté de l’accusé soit différente de la sienne n'est pas un problème ! .

Du côté de l’accusé, la théorie "mieux vaut être libre de tout dire et être emprisonné que bloqué dans ses paroles et être au grand air" surprend . Ce choix peut en effet paraître discutable mais la volonté d’avoir fait au moins une bonne action sur terre est louable même si le prix à payer semble bien cher et remet quoiqu’il arrive en doute le principe même des tribunaux et de la justice.

La mère et la fille amènent une troisième thématique. « De nos jours les victimes se permettent tout » assène l’avocat complètement dans son monde. Il vit dans une réalité qui n’intéresse pas davantage cette femme qui, malgré les événements, préférera taire les pratiques discutables de son mari pour sauver sa qualité de vie.

Le film a un rythme assez lent et les partis pris de mise en scène ne sont pas toujours subtils lorsqu'il s'agit de fondre les visages des uns avec ceux des autres mais le film n'est pas inintéressant et les nombreuses thématiques abordées permettront de belles discussions après la séance.

Bref, je n'ai pas eu l'impression de voir un grand film : il m'a manqué l'étincelle qui sublimerait cette histoire en lui donnant plus de chair. À la place on a un scénario ultra carré, une rigueur japonaise parfois un peu trop compassée qui fait la signature du film mais le dessert. Je n'a toujours pas réussi à me décider sur mon ressenti devant cet exercice de style qui m'a à la fois impressionné et parfois ennuyé... peut être aurez-vous un avis plus tranché que je prendrais plaisir à lire ;-)